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386 P. MELCHIOR A POBLADURA (43) [f. 378v] LA VIE nu HIENHEUREUX E'. REGNIER DU HoURG S. SEPULCHRE. Chap. 139. Estoit F. Rq;nier, laie, homme idiolle, de grande simplicité et eraiguant Dieu. Fut né en une montaigne de Bourg S. Sépulchre ap– pellée la Battule, en un village appellé Pral. Son Pere se nommoit Noel, du duché de J.;'lorencc, d'unc ville dicte Callypardi, en la val– lée de Raphel, lequel Noi;l vint habiter au dict lieu de Bourg. Et sa mere se disoit Gentille Galluzzo. Et luy s'appelloit Sainet. Et avoit aussy une sceure que s'appelloit l\1arie. Or Sainct de son ieusne aage commern;a ( eorrespondant au nom) ii faire eles honnes cem.-r,'s et estre fort clc:vot et homme de bien. Et ayant vendu tout son bien pour radrnter son pere, qui estoit prison– nit·r du Duc Franc Marie d'Urbin a cause des guerres de ce temps la ( 47), il se mit a servir un gentilhomme. Et comrne le dict Sainct avoit en dévotion de clire en une église de Sainct Auge tous les ma– tins, avanl que cominencer autre reuvre queleonque, 5 Pater et 5 Ave; en laquelle église aussy il fut troun~ avec les bras en croix devant l'autel en temps que ne pouvoit honnement estre aperct·u; et fut aussy auhn•fois entendu invocquer le nom de jésus et l\Iarie. Or advint une fois que estant suhieet au service [t. 3í9r] du gentilhomme que dessus, se souvenant (Ion; qu'il disoit les 5 Pater et Ave en icelle (:glise) que le hreuf de son maistre estoit fort mauvais, et craignant qu'il ne blessiü quelconque, le voyant fuir, il laissa de parachever les 5 Pater et pour eourir apres; et l'ayant pris pour le líen, le breuf luy donna de ses eornes el le leva en l'air. Pourquoy le pauvre en– fant, pensant que cela luy estoit advenu paree qu'il avoit obmis ses dévotions aeeouslumées, il entra en l'autre église proehc de eeluy lieu, et dict les 5 Pater noster et 5 Ave Maria, et pria Dieu qu'il voulust adcloukir la rudesse ,le son breuf. Et l'ayant cherché, il le retrouva si doux et mansuet que iamais ne fict 1nal a persomw, et pouvoit estre mené de tous. Le mesme gentilhomme aussy luy ordonna qu'il allast avec une mulle fort mauvaise a conduire une charge de hois; laquelle pour sa grande malice iecta <'HYÍron 8 ou 9 íois la charge en terre, Rans qu'il le peult recharp;er. FinalemP1ll il se mit i't faire oraison a Dieu pour ee cas; et l'ayant aeheYé parlat a la mulle disant: ce Arreste toy et ie te ehargeray au nom de Dieu; et toy, diaLle, departe toy d'icy JJ. Et suhilement se planta ddiout et devint si deLoinaire qu'eHe ne re– gymha plus ne fit aueun mal. II enl une fois mal en un doig, tellement qu'il ne pouvoit travail– ler en la vigne d'un eitoyen d' Assise ( 4:8), duquel pour lors il s' estoit (,17) Alii, e contrario, asserunt quod pater Raynerii, et non iprn Rayuerius omnia vendiclit ad suum patrem liberanclum. Cf. BElll'iATIIJINUS A CoLPET!lAZZO, Historia. LihPr II: Biogra¡,hiae selectac, p. 484; GIOVAJ\IBATTISTA PoSSEVINO, Vite di santi et beati di Todi, p. ll8. In processu antem heatificationis epistula sni nepotis Juliani affertur, secunclnm quam ipsemel ,·encliclisset omnia, ut patrem a captivitute liherarN. Cf. Twlcrtina, p. 33. (48) Solus cor/. D nominat hunc rivem Assisiensem; ceteri hiographi asse– verant esse civem Burgi S. Sepulcri.

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