BCCCAP00000000000000000000459

384 P. MELCHIOR A POBLADURA (41) voulant Nostre Seigneur que la vie d'un pauvre frerc laye valut plus que les doctes sermons des prédicatem·s et que preschast plus avec le tesmoignage de sa sainete vie que ccux avcc les parolles. Car estant mort, sa chair devint doulee et palpable, comme la chair cl'un pelil enfaut, beaucoup plus que lor~ qu'il vivoit; de ma– niere qu' ayant les frcres a luy oster l'hahi t pour laver son corps et l'hahiller deresehef, et le mercredy eslant néeessaire encor de luy en donner un aultre a cause que eeluy la estoit a demy eoupcS par mor– <'eaux et emporté par la dévotion du penple; on le clc\shaliilla aul– tant facilenH'nl, voire beaucoup mieux que s'il ful esté vivant. Tant csloient ses niembres lraictaUcs. lls aYilÍenl aussy une blancheure non aceoustumée, car ice!uy estant en vie tiroit noir; ses pieds Pstoient vivant durs et sa mort estoienl ckvenus palpables Pl les talons qui en ,-ie estoienl remplys de crevassc tellemcnt qu'ils sembloient estre ulcérés, apres sa nwrt furent remplis enlieremcnt et sans aucunes marques, de c¡uoy rPstent estomH;s tous les médecins et freres. (Indice a la vérit,;, de la saincteté et Léatitude de son ame) ( 43). Et par le crédit 11u'il avoit par toule la ville [3íív] de Home Iut esmeue une siuguli<-,re dé...-otion a l' cnclroit de ce sainct fri'-re; de maniere que tout le pcuple nnaniment courut a l' église des fren,s Capucius, ou cstoit remis son corps pour fain~ les aecouslumées obseques. Oü N,laut arrivéH, suhitement se nlirent alentour du eorps y touehans a cesluy leurs ehapelets et y couppoienl des pieces de l'habit si avant desia que dcpuis les pieds iusque aux genous et tous les hras estoient nuds el descouverls. ll luy Iun•11t aussy ('Ouppés les cheveux et louie la harbe, cstimant pour grand<'s reliques tout ee qu'ils pom-oient avoir de luy. Tdlement que les fr¿·rcs furent cons!raints de l' enserrer dans le ratean, a ce que l' on ne le sceut plus touelwr, mais bien le ,-eoir. Lors, il luy fut donné un aultre hahit et on tarda de l'ensepvelir ius– quc au jeudi aux Vespres. Et tout le temps qu'il demeura sur la terre il y aborda une sy µ;rande affluence du penple romain, sei¡.;neurs et demoisclles, que non scnlem<'nl l'église estoit plaine, mais aussy le eouvent et toutle la place devant l' {>glise et alentour du dict couvent de manfrre qu'on ne pouvoit sortir hors, tellement qu'il fut néees– saire qu'aucuns frpres qui esloienl hors montassent par les n1urailles du jardin ponr rentrer au c<nwent. Ce vérifiant en eecy la prophétie de ce sainct homme. Et augmenta la dévotion du peuple; cepPndant que le corps estoit en l'église ach-inl la fille d'un gentílhomme estant po¡;;~eclée du diahle, laquellc :F. :Fcelix alloit qudquefois visiter en son vivant a eause que la maison estoit dévolte vers les fúres; le [/. 37'8r] maling esprit mena grand hruict l'espace de 8 iours continuels aYant (JlW le cliet frere mourut, disant que ce besaicier (ne le ponvanl nommer de rage par son nom) dehuoit mourir. Et dqmis sa mort, depuis que son diet corps estoit eneor en l'église, ieelle pauvre fille y fut conrluicte a-rec grande peine; et ayanl demcuré qudque temps, ce pendant que le prestre ,•xorcisoit, estant parvenu a ees parolles de l'Évangile: In (,J3) ce de quoy ... de son ame) >>. Hanc sententiam ita reddidit Matthias a Salo: ce quae nnmia medirns fratrum Yehementer admiratus est. Quo<l etiam acceptum fuit in signum t:im purilalis, in qua rorpns illu<l servatnm fuerat, quam beatitudinis qua fruebatnr felix anima)). Cf. Vita, loe. cit., p. 228, n. 86.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz