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• (38) J:.'RAGMENTA BIOGR. S. l'J,LICIS A CANTALICIO ETC. 381 aucune domination sur luy. Mais par force de l'ohédience il luy falloit faire prernlre les commoclitez du corps qu'on at aceoustumé de donner aux malades, voir iusque ii luy comnunHl('r par sainete obé– dience a ce qu'il couchát sur un matelat de laine; tant estoit il ac– coustumé de mal traieter son corps et de le nH~priser comme un asne. Et estant ainsy couché, un frere le visilant luy demanda comme il se portoit. Auquel il respondit: « Comment voulez vous que ie me porte; il m' out couché sur le matelat ! i, Monstrant que eela luy desplaisoit grandement. Et adiousta cest exemple: (( Le diable ayant trouvé un serviteur de Dieu couché sur un matelat, estant que s'estoit a luy de le gouverner, luy diet: Et une fois tu y es tombé! Alors ce serviteur de Dieu se leva du liet et le trouvant l'infermier le fit retourner sur le matelat, <lisant que s'estoit a luy de le goun"rner. Retourna dere– sehef le <liable <lisant: Et deux fois tu y <'S ! [/. 374v] Lors le diet ser– viteur de Dieu se leva derf'sclwf du liet, ou que l'aiant trouvé l'in– formier le fit retourner sur le matelat. Mais retournant dereschef le diable, luy dict: Et trois fois tu es tombt; ! Le sf'rviteur de Dieu res– pondit: Or maintenant ereve si tu veux; ie vPux d'endurer iey par obéclience J). H raeeonta ce cas ayee occasion de monstrer qu'il demeuroit fort mal volontiers sur le matdat, et que la seule olH~dience le faisoit cle– meun·r. L'on tient pour eertain que ce fut a lny inesme que ce cas Pst ad.-enu, pource que l'infermier l'avoit par trois fois trouvé levé du lict, et luy avoil commandé de demeurer par ob{,dience. Les freres s4<avoient bien qu'il parloit de soy mesnw sans toutes fois qu'il eut voulu. Pour plus granel honn("ur qu'on eut sceu que le diahle le tenla et ne vonloit point tenir plu9 longs propos; mais disoit aux freres: ,e Laissez moy l), e' est a clire: ne me parlez point de cela. Et comme !e diahle ne pouYoil avoir autre ehose de F. Fcelix, il Lascha ele luy faire faire en ce clernier quelqne aete de propre volonté et signement d'austérité. Mais le tout fut changé au mérite de la sainete obédience. U dict aussy a un aultre frere: (< Le cliahle me voukit tenter, mais ie luy ay respon<lu: Tu n'es pas mon iuge; Jésus-Christ est mon iuge. Tu es eondanmé et moy ie eroye en fa sainete {>glisc catholique lJ. Mais parce qu'il tenoit eacht~ les secrels de Din1 aultant qu'il pou– voit, l'on tient qu'il déboueha ces parolles par iuadvertence, combien qu'il f'St bien a eroire qu'ayant e,;lé si fidel ii la sainete église et tant i'"'rYent iour et nuiet a l'oraison, que le diahie at tasehé souventes fois ch le divertir et luy faire guerre. L'on eognu la aue1mement certainte gráce et familiarit{> qu'il avoit avec la Vierge [t. 3í5r 1 Marie, car le mesme iour qu'il passa de eesle vie, estant aupres de luy le frere qui l'avoit servy (39), s'estant aueunement reposé, !out a l'instant il iecta ses liras en l'air touts estendus disant: (< O, o, o ll. Et demeura en telle maniere l'espace de cleux ou trois Miserere. Et luy demandant le frere ce qu'il voyoit, il diet qu'il voyoit Nostre Dame avee des Anges. Et luy diet qu'il fermast la chambre, laq1wlle estoit ouverte. Et peu apres comme114<a dereschef a haussPr et estendre les bras comme devant. Et alors il pria le frere (39) Scilicct, Urbanus a Prato. Cf. Gm. BATTISTA DA PERUGIA, Vita, p. 67; B. Zuccm, Vita, p. 102.

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