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380 P. MELCHIOR A POBLAHURA (37) couroucé dict: « Ne vous honLoyez vous pas qu'eslant pauvc,·, , ous escrivez des mensonges ! Que csL ce que vous tffez escri pl 't )) Le frere n' ayant 1nonstré la letire a eréature vivante et nwins encor la déclaré, fut bien esmervcillé; mais il eognut (1Ue I<'. Fcelix ie s¡;avoit par di– vine révélation. Il prévoya aussy le grand concom·s du pcuplc qui se dcbuoit fairP a sa mort, et la dévotion qu'on debuoit avoir a son hahit, comme 011 dira icy ckssous. En quoy il apperte la clarté intfrieure qui divine– ment illuminoil l'esprit ele ce sainct hommP, iacoit qu'il le lenoit oc– culte aultant que luy cstoiL possible. DE I/HEUREUX TRESPASSEl\lEI\T HE CE S:\INCT IIOMME. Chap. 133. Parvenu a la fin de sa vie avec signes mag-[/. 37"3v]nifrstes, on a vcu qu' il le préunJyoit, ear luy eslanl allé pour l' ausmonnc cn la mai– son du Scigneur Akxandrc Olgiati, cn son départ il diet a .lean, agPnt du dict seignrur: (< le ne vieudray plus iey pour l' ausmonne; ie vous recommande mes frfaes l). Lcsquelles parolles comme les entendoit, il les monslra aussy en la maison de Dame Julianne (37), femme d'un }'rarn;ois Cesarini, en laquelle cslant allé le -venclredy qu'avant qu'il tombast malade a la queste, apres avoir parlt'i a la dicte dame et avee ses sa~urs eles choses spirituelles, se voulant d1;parlir il leur dict: << A Dit>u l>. Et leur donna le hc;nédiction. De quoy furent fort csmeues les bonnes damcs et alli·renl pour luy haiser les mains et l'habit. Et luy, apres avoir fairt quelquc peu de résistence, commc humble qu'il fut tousiours, a la fin, eslant vaincu, ne se sceut Lt·nir qu'il ne dict ses parolles: 1< Orsus, orsus, lenez et baisez et vous tenez pour con– tentes, car cesluy nostre habit ;-era heaucoup préLieux, et un ehres– tien désiderera d'en avoir un bien peu, et de toulle part viendront heaucoup des gens pour me VPOÍr )), adionslanl aultres se1nblahles parolles et propos a luy non accou~tumés: pour lesquellcs i1·Pllcs bon– nes clames estoiPnt remplycs de merveille, ele dl;votion N de tristesse tout ensemble se mirent a pleurer. Et le ¡¡;rarnl concours du peuple a la diligente recherche de son habit prétieux, qui bien tost apres est ensuivy a monslnS qu'il n'estoit point esmeu ele volonté humaine, aius clu Sainet-Esprit; ce qu'il ne fault nullement douhter que cecy luy estoil grancle1nent au creur, ven mesme que au susclict temps estant rencontré au dorloir clc [f. 37'4r] son Gardien ( 38), lequel luy deman– 'fia: «Que fais tu, F. Frelixil, il respondit: «le vais clwrchant la mort)). Et estaut desia tomht; malade, il disoit aux freres: (( L' asne est tomhé et il ne se relevera plus l). II tomba done maladc clc fiebvre le dernier d'anil 1587. Et en ceste infirmité il ne se plai¡¡;na oncques, et ne demanda aucune chose ne molestant aucunement les officiers, comme si la maladie n'eust (37) Coniux Francisri Cesarini appellabatur Julia. Cf. BERNARDINUS A COL• l'ETRAZZO, Historia. Liber III: Biographiae selectae, p. 471; l\lATTHIAS A SALO, Vita, loe. cit., p. 226, n. 78. (38) Ut iam saepe dictum est, qui tune temporis munere superioris loca– lis coenobii Romani fungebatur erat Sanctes Romanus. Vide. supra, p. 359.

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