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3í4 P. MELCHIOR A POBLADURA (31) ay ie moya faire [f. 369v] et qui m'en chault il't Personne )), Autre fois, estant aller en la maison de quelque seigneur pour y demander l'ausmone, le dict seigneur dict au compagnon: << F. :Foelix est un hypocrite, lequel va desrohant le pain par toutte la ville de Rome >>. Ce qu'entendant F. Fcelix ne s'enlroubla aucuncment, mais au con– traire, se rt>siouissant grandemt>nt, se voyant mesprisé. Rencontrant une fois certains grauds seign(•urs de sa cognoissance, luy dirent: << :F. Frelix, le Pape te v<'ult faire Cardinal )), 11 respondit avec parol– les ioy<'usses: ce I1 me scroit plus agréahle que le Pape me foroit fouet– ter par les Banques ii ( qui est la plus honorable rue de Rome). Et en ceste fa~on s'humilioit a tous, eslant desia mort au monde et a toul ce qui se passoit aln1tour de luy. I1 estoit aussy fort jaloux de la sainete pauvretó, portant un habit de ce gros drap descoloré (?) qu'on avoit au commencement, tout rapiócé declans et dehors avec les plus ahiecles pieces qu'il pou– voit lrouver, comhien que á grand peine en pouvoit recouvrir, toutes fois on en trouvoit pour luy; sa couverture estoit faicte toulle des pieces. U estoit aussy d'uue grande charité envers le prochain. Il avoit grande compassion des malades; lors qu'il les visitoit, il les conso– loit et leur servoit aulant qu'il luy esloit possible et pcrmis de ses supérieurs. Il prenoit aussy, lors qu'il alloit hors, dix ou douze pains á la fois avec lieeuce et les portoit ou luy semhloit estre plus nécessaire. De fa~on qu'il cstoiL un miroir de toulles vcrtus, mesrne d'humi- lité, ele simplicité, par il cst exallé au ciel. DE L'ORAISON FERVENTE ET ASc-lDUE DU BIENIIEFREUX F. I<'rnux Chap. 131. De son internelle disposition en auroil á [f. 369ar] parler dif– fusémeut; mais ( comme nous avons clict) ayant lousiours caché avec prudente cautele ses verlus souhs ceste sienne rustieit<~ appareute et simplieité, l'on en peut dire heancoup. L'on peut néantmoins par les ehoscs qu'on a descouvertes en luy, faire argument des choses plus grandes. Le sainet homme de lors qu'il entra en Religion <'Ut la griice de prier et faire oraison, ainsy que tesmoignoi<'nt l<·s larmes qu'il ieeta devant le crucifix, lors qu'il vint demander l'hahü au lieu de la Cité Dueale; N au temps de son noviciat son nrnislre cliet qu'il estoit si assidu en l' oraison qu'il ne la laissoit iamais aultant qu'il lu · stoit possible pour occasion quelconque et occupation, persévér iours en icelle de fac;on que tesmoing son dict maistre qu'il en eul la cognoissance. Il monstroit tousiours estr exercices int<;rieurs saincls, semhlant tousiours estre en , sans que l'office de la queste on la conversation a-., l'em1wschassent. Et nonohstant qu'il ne se pouvoit eh ver aux deux heures ordonnées pour la sainete (18) Nempe, Bonifatius ab Antieoli. Vide supra, p. 361.

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