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(28) :FRAGMENTA BIOGR. S. FELICIS A CANTALICIO ETC. 371 de F. Ghille: Bo, bo, ho; assez vous dictes, mais peu vous faictes (14). 11 aymoit tant l'obédience que luy estoit assez cognoistre l'intention de son prélat. A cause de quoy, il estoit fort aymé dt's freres et supé– rieurs, lesqut'ls aussy, quelque fois, il reprenoit et admonestoit en <:harité. Alloit aussy fort humblement a ses supérieurs, lcur disant: « Mon Pere, s'il vous plait, ie vous veux faire une correetion: telle chose n'est point bien>>. Et la corrcction cstoit receue estant faicte en charité, simplcment et de bon cceur. Tout le temps qu'il pouvoit avoir libre, il l'emploioit a l'église; et lors qu'il se trouvoit mal habil a pricr Dieu, il faisoit des pctitles croix fort simples, qu'il bailloit aux personnes dévottes en mémoire de la passion de Nostrc Seigneur Jésus-Christ; et ceux qui les ont a présent les menent fort cheres; et avec icelles il faisoit beaueoup de miracles. En toutte sa vie il ne fut qu'un miroir des vertus; et com– hien que vieux et labourieux a ses qucsles il vescu ce néanlmoins avec la communauté et prenoit encor moins que les autres. Aux chapitres généraux il mangoiPt pain et Pau avec auseuns siens compagnons, nonobstant que les autres prenoient hardiment leur réfection. Iamais il ne regardoit personne en face, mais avec son chapelet és main, lequel il disoit tous les iours, et, allant, il fichoit tousiours les yeux en terre. 11 alloit aussy a pieds nuds, tant en hyver comme en esté, excepté quelque lemps avant sa mort pour les douleurs de collicques qu'il enduroit, ou il portoit les s'<andales [f. 367v], l'hyver tant seulement. 11 portoit un pauvre habit si estroit qu'a gramle peine il se pouvoil tourner dedans; lequel estoit fort vil, gros, rapiéd. Et ia'<oit qu'il eul les pieds crt'V<;s et qu'ils iectassent ahondance de sang, il ne les voulu iamais JJ<mrtanl laver ni porler s~andales, ni talons de cuire ou de drap pour les eouvrir. Une fois, auctms frercs l'ayant prins et a luy ayanl laver les pieds par force, les uns les tenant et les autres luy lavant, tout incontinent il les alla souiller de fange, estant ennemy de cette euriosité. Son dormir estoit fort austere, n'ayant aultre qn'une table nue ou bien quelque fois une natte. Son oreiller estoit un fagot de ser– ments de vigne ou de febues secees ou bien une piece de bois. Et ne se couchoit iamais du tout, ains avoit la teste appuyée sur une main pour estre plus esveillé a l'oraison. 11 se levoit tousiours avant les aul– tres pour aller a matines. Et entrant en l' église la nuicte, la premii're ehose qui'l faisoit estoit de se flageller durement, faisant payer au corps le peu de repos qu'il avit prins. Aux derniers ans de sa vie, l\ostre Seigneur le visita par les donleurs de eolicque, esquels il Re monstra tres patient, se laissant gouverner eomme un petit enfani:, fort désireux de la mortification de son corps. Passant une fois par un certain lieu avec son compagnon, le dict compagnon luy demanda en ceste sorle: l< F. Frelix, l'on faict en ce lieu nu grand hanqut>t, le- 1:1uel ayme tu mieux estre en icel banquet ou hien de te laisser fouelter par touttes les rues de la ville? ii F. Frelix, ietant un grand souspir luy dict: << Tu ne me eroiras pas, si ie te le dis; ie t' asseure que l' aime– rois heaucoup mieux estre fouetté pour tous les banquets i>. (14) Cf. Dicta beati Aegidii Assisiensis sec. codices mss. emendata, p. 91, Ad Claras Aquas (Quaracchi), 1905.

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