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ANÁLISIS E INVESTIGACIÓN compte-rendu du Se. Congres Interna– tional de Philosophie Médiévale). Louis Lavelle est, lui aussi, pour E. Ri– vera un magnifique modele de philo– sophe chrétien, au style impeccable. Sa démarche originale est fort bien décrite, dans «Dios presente en San Francisco: in– terpretación ontológica de Louis Lavelle» (Naturaleza y Gracia, vol. XXVIII, 2, mai-aoút [1980], 203-321), a propos du portrait que Lavelle trace de Saint Fran– gois d 'Assise, dans Quatre Saints (les trois autres saints étant Saint Jean de la Croix, Ste. Thérese d'Ávila, et Saint Fran– gois de Sales). Les trois notes principales de la mai:eutique lavellienne (point de dé– part chez le moi en acte, et non pas sur le monde extérieur, comme le voudrait le thomisme: puis découverte de la liberté; enfin, aveu de l'insuffisance de l'hom– me, qui ne peut se combler qu'en Dieu) sont finement décrites; puis E. Rivera analyse la conversion intérieure selon l'auteur de La Présence Totale, qui trou– ve chez le «Poverello» toutes les vertus suprémes (esprit de pauvreté, contem– plation de la Nature crée, dialectique de participation, sens de l 'activité). E. Rive– ra défend Lavelle contre les accusations de panthéisme et conclut: «pour notre part, nous avons lu Lavelle de fagon rei– térée avec une émotion contenue et en communion d 'esprit» (p. 321). Sartre lui-méme a produit une forte impression sur le professeur salmantin. Qu 'on lise «Los caminos de la libertad en Duns Escoto y Sartre» (conférence au 4e. Congres Scotiste International de Rome, en 1978, vol. I desActes, pp. 545- 565), sans parler de l'article antérieur sur «Voluntarismo escotista frente al nihilis– mo sartriano» (Naturaleza y Gracia, 11, [1964], 73-96), et celui sur Les Mains sales et sur la Critique de la raison dia– lectique (Punta Europa, 102 [1964], 62- 66). Tandis que, pour Sartre, la liberté n'est qu'une dégradation, une «fissu– re» au sein de l'Etre, pour D. Scot elle s'appuie totalmente sur l'Étre, sur Dieu et est un don magnifique, qui acquiert toute sa mesure dans l'action. Chez le phi– losophe frangais, la liberté est nihilisante et elle se meurt dans un mond absurde, ou l'homme ne rencontre qu'échec, sous le poids écrasant des possibilités (image de l'áne, trainant son lourd fardeau, sous l'incitation de la carotte). Pour D. Scot, la liberté trouve son cadre dans l'Ordre providentiel, dans la rectitude; avec un tel optimisme, la Nature est considérée selon une vision christocentrique, com– me chez le poete anglais G.N. Hopkins et chez Teilhard de Chardin; la joie en est le sommet. 11 est dommage que Sar– tre, qui a bien discerné, contre tous les déterminismes, la liberté humaine, se soit ensuite enlisé dans le négativisme er· ANÁLISIS TEMÁTICO la déréliction. 11 aurait eu avantage a écouter Zubiri, analyste de la religation a Dieu... De son coté, Henri de Lubac a intéres– sé E. Rivera, comme en témoigne l'arti– cle «El joaquinismo historiador por H. de Lubac» (Estudios Franciscanos, 84 [1983], 351-361), qui examine de pres «La postérité spirituelle de Joachim de Fiore». Le philosophe salmantin félicite le jésuite frangais d'avoir tenté de·suivre jusqu'a nos jours l' influence de l'hétéro– doxe calabrais du Xlle., mais il lui repro– che les lacunes de sa documentation et des hypotheses aventurées. Enfin, en tant que philosophe hispaniste de lon– gue date, j'ai eu moi-méme l'honneur d'étre tres souvent analysé par E. Rivera («A. Guy, intérprete del pensamiento hispano») ( Cuadernos Salmantinos de Filosofía, I, I [1974] , 243-257); «La obra del hispanista A. Guy a estudio» (Naturaleza y Gracia, XXXVII, I, jan– vier [1990], 115-120); La contribution d'E. Rivera, aux Mélanges A. Guy (Tou– louse, 1987), etc. Pour terminer, il conviendrait de rap– peler les innombrables références ou re– censions sur les penseurs frangais, con– sidérés avec une véritable connaturalité par le professeur salmantin; tels que H.I. Marrou, M. Nédoncelle, J. Lacroix, P. Ricoeur, L. Bloy, L. Laberthonniere, F. Ozanam, J. Moreau, J. Trouillard, A. Festugiere, P. Sabatier, A. Mandou– ze, P. Rousselot, A. Mandonnet, P.H. Si– mon, B. Lavaud, J. Daniélou, P. Chau– chard, M.D. Chenu, B. de Solages, Mircea Eliade, G. Azam, D. Quentin– Mauroy, M. Laffranque, L. Domergue, A. Gallego, J. Cobos et tant d'autres! En vérité, il semble permis de suggérer que la France est sa seconde patrie; il en a hérité, avec bonheur, le souci de clar– té, l 'esprit de tolérance et, sans doute, la générosité spirituelle et morale. 122/123 ANTHROPOS/115

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