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l'Universidad Pontificia de Salamanque, ou il organisa mes conférences (sur «Or– tega et l'Allemagne» et sur «De dialo– gue»). A l'occasion du Colloque Emma– nuel Mounier, qui se tint a Salamangue, en octobre 1975, a l'Université d'Etat, E. Rivera, qui y prit une grande part, célé– bra dans la Presse locale avec chaleur la venue de la délégation toulousaine que je conduisais. En printemps de 1977, il parla a nouveau dans notre Faculté de Philosophie de l'Université et devant les membres de notre Centre de philosophie ibérique et ibéro-américaine (sur «Zubiri et Tierno Galván» et sur «La rencontre des cultures»). Ama requéte, il accepta, pendent tout le mois d'aofit de 1982, d'étre l'aumónier de la «Paroisse Uni– versitaire», au «Foyer du Comminges», a Hous (pres de Montréjeau), et sa parole vibrante enthousiasma nos collegues, venus de toutes les régions de France dans cette propriété des «Tilleuls», pla– cée sous l'égide du célebre philosophe et académicien Jean Guitton. Si l'on ajoute a cela l'élaction d'E. Rivera, en 1990, comme membre associé de la Société Toulousaine de Philosophie, on se con– vaincra aisément de l'importante fami– liarité du professeur de l'Universidad Pontificia de Salamanque avec la Fran– ce. Comment oublier, d'ailleurs, la sym– pathie avec laquelle il rend compte, dans les revues savantes espagnoles, des con– tributions toulousaine aux divers «Sémi– naires de philosophie ibérique et ibéro– américaine» qui se tiennent a Salaman– que, depuis 1976, tous les deux ans? Et pourrait-on ne pas rappeler sa venue a l'Université d'Eté a Ustaritz (au Pays basque franc;ais) en 1956 (cf. son comp– te-rendu dans Naturaleza y Gracia, 3, 156, 181-205)? Sans parler de la mission de confiance, qui lui fut confiée en 1979 par l'UNESCO, de traduire du franc;ais a I 'espagnol le volume collectif Les Temps et les philosophies. S'interrogeant sur la philosophie et la théologie de l'histoire, E. Rivera écrit dans son remarquable ouvrage Presu– puestos filosóficos de la teología de la historia, p. 68: «Une vision intégrale de l 'histoire doit étre organique, perso– naliste et dialogique [...]. La premiere note, la note organique, nous la ratta– chons au systeme de Bergson, postérieure– ment assumé par Teilhard de Chardin; la seconde, la note personaliste, s'enraci– ne dans les courants vitaux du persona– lisme d'aujourd'hui; la troisieme, la note dialogique, assume cette philosophie profonde qui s'est définie elle-méme sous ce titre et dont les principaux repré– sentants sont, en Allemagne, F. Ebner et M. Buber, en France, G. Marcel et M. Nédoncelle». Et, peu apres, E. Rivera se réclame non seulment de CI. Tresmon: 0 ANÁLISIS E INVESTIGACIÓN tant, mais encore et surtout d 'E. Mounier (cf. pp. 77-79). De fait, cette profession de foi du professeur salmantin s'alimen– te volontiers du spiritualisme franc;ais contemporain (méme si sa fréquentation des autres cultures étrangeres -princi– palement de la philosophie allemande chrétienne- ne saurait étre négligée). Les travaux d'E. Rivera sur les philo– sophes franc;ais concernent avant tout ceux de notre époque; le plus souvent, de telles recherches sont constituées, sous sa plume, par une comparaison systéma– tique de ces maí'tres avec des philoso– phes classiques ou avec des penseurs es– pagnols contemporains. Au premier rang de ces écrits -outre ses vingt cours pu– blics a! 'Universidad Pontificia sur Mau– rice Blondel- émerge le copieux article intitulé «Dos pensadores cristocéntricos: S. Buenaventura y M. Blondel» (Estu– dios Franciscanos, 75 [1974], 339-378). Connaissant a fond Saint Bonaventure (cf. sa these de doctorat a Rome, en 1943, et ses nombreux articles et recen– sions sur lui), E. Rivera compare minu– tieusement le grand philosophe francis– cain du Moyen-Áge et le philosophe ca– tholique franc;ais de la fin du XIXe s. et de la premiere moitié du XXe s. -ce qui n' avait jamais été entrepris. Selon cette solide enquéte, les deux auteurs s'appa– rentent par leur commun christocentris– me (peut-étre plus central encore chez S. Bonaventure) et par leur souci d'une philosophie concrete, enracinée dans la vie et dans l'action - plutót que dans «les simples manipulations de la raison abstraite» (p. 345). Certes, déja en 1943, Juan Roig Gironella avait étudié Blondel pour lui-méme -non sans émettre cer– taines graves réserves a son égard; mais E. Rivera pousse plus loin encore son analyse, avec une interprétation plus fa– vorable du philosophe d' Aix-en-Proven– ce et dans une perspective franciscaine, qui prend ses distances a l'égard du tho– misme comme du suarézisme. Citons ce texte (p. 345): «De sa premiere expérien– ce [cella de sa tres pieuse enfance bour– guignonne] Blondel assimila ce que comporte de valable la connaissance concrete et vitale... La seconde expé– rience [cella de l 'intellectualisme et de l' idéalisme de la Sorbonne d'alors] lui fit voir la nécessité d'une approche de la pensée inmanentiste moderne, pour l'ai– der a briser la toile d'araignée qu'il s'était lui-méme fabriquée. Dans cette tache, Blondel apportait un message ré– volutionnaire et rénovateur. Son inten– tion était de montrer qu ' une fidélité tota– le aux exigences de cette pensée exigeait de s'élever de la simple immanence, ra– dicalement déficiente, a la plénitude de la transcendance». Partout, dans sa fa– c;on de vivre le christianisme, Blondel ANÁLISIS TEMÁTICO 122/123 ANTHROPOS/1 13

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