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(1412-1436) SA CONDUITE DANS LES INTRIGUES DE COUR. 9 quer dans une aventure les résultats d'une politique si patiemment, si heureus ement poursuivie. Cette ténacité dans la réalisation de ses desseins fait hon– neur a Jean lºr; elle excuse aussi en parti e sa conduite sou– vent répréhensible. Certes, on relcverait clans sa vie plus d'un fait que l'honnéteté réprouve et que la j ustice con~ damne . Mais les mémes reproch es ne s'adr essent-ils pas a tous les grands seig neurs de cette époque? Les exemples de désintéressement y sont rares , et il n'est pas si beau clévoue– ment a la cause commune qui ne dissimule quelque intérct personnel. Du moins, a ne consiclére1·que la situation ou se trouvaient a sa mort les États de la maison do Foix, Jean 1°r laissait a son fils un glorieux hérita ge . Sa vie durant, il travailla a épargn er a ses suj ets les désastres qui, pendan t ces années ele luttes continuelles, af'fligorent les contrées du midi ele la France; il y réussit, autant du moins qu'il étnit possible en un temps oú les bandes d'ar enturi ers parcou– raient le pays, sans chefs ni discipline, peu soucieuses que leurs déprédations s'exeryassent sur eles terees alliées on ennemies . Toutes les fois qu' il s'agit pour Jean 1cr ele dé– fendre ses domaines hfiréditaires conlro les invasions si fréquent es eles routi el's, il n'hésita jamais a prendre les armes. Les obligations que lui imposait sa chargo do lieule– nant généra l en Langucdoc renclaient cette túchc parfois dit'ficile; elles expliquent sa maniere d'ag ir, souvent éc¡ui– voque et incerta ine. Représenlant du roi dans le micli de la France, il était par l.\ memo l'ennemi des Anglais; or cer– tains de ses clomaines, tels que le Béarn, pour lesqnels il ne reconnaissait aucune suzeraineté, pas plus celle du roi de France que celle du roi d'Angl eterr e, avaient ele tout temps été liés ü ce clcrnicr par des trnilés qui leur assuraient, en cas de guerre, la plus l'ormclle neutralité; il en résultait que sur certains points Jean ¡erctultoujours étre avec les Anglais en relations de bon voisinage, alors que sur d'a utres il éta it obligé de les comballre . Cette sorte do duplicité d'action était la conséquence du rég-ime politique des pays sou1nis a son autorilé . On se pla1t d'ai lleurs a constater qu'en aucune circonstance Jean ¡cr ne porta atteinte aux anliq ues privi-

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