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nuLE JOUÉ PAR LES ÉTATS. 367 Si les Etats ét.aient récluits au silence quand le seigneur était présent, ils prenaient leur revaucbe lo1·squ'il ne prési– dait pas en personne les réunions . et locas, on l'a vu, se présenta assez souvent sous Gaston IV. Jamais leu1·splain– tes ne furent aussi vives, leurs réclamations aussi éncro·i- c- ques qu'a la ~ession tenue i't i\lorlaas en mars-avril -14-13. Les cabiers qu' ils y présenterent se sont conserves en e11Lio1· 1 ; ce sont les premicrs llcpuis l'institution des Etals. En cette occasion, Gaston, obligé d'aller trouver Clrnrles VII ;l Ton– lonse, avait clélégué ses pouvoirs il une eonunission de trente mernbres, nobles, ccclésiasti,¡uc:set jural ::5 lk::- eom– munan tés 2 ; c'est lü une inno\'alion dont. on ne LrOU\'O pas antérie ure111enl tl'exemple; plus lan l, et principaloment au dix-soptieme siccle, cettc commission des gricfs devaitj ouor un role irnportant. Les Etats ele Bénrn , Marsan et Gabnrdan (les représcntants de ces dcux clerniers pays délibéraien~ avec les Déarnais) présenlcrent a la commission . sm· les objets les plus clivcrs, de vives réclamalions . On a dé~ü vu celles qui touchent a la politique exlérieur e el aux rclations du Béarn avec les puissan ces voisines 3 ; on a lil la preuvc que, ü celt.e époque déja, les Etats se reconnaissaicnt des attr ibutions politiques. Mais ce qui tlonne a celte session 1111 caractere et une importancc exceptionnels, c'cs t que, - ehosc rare dans l'histoirc des Etats, - ils se pt'ononcenl sur In meilleul'e maniere de répa~er les torts commis et tle réfor– mer les vices de l'administration. De cettc ingérence eles Etats dans des affaires j usqu'a lors réservées ú la décision dn princ.e, il résulta de graves conflits avec les procureu 1·s généraux; ces fonctionnaires, au nombre de lrois sous Gas– ton IV, défendaient avec acharnement les prérogatives de leur maltre; on a déja pu constater leur infervention en édit du vicomle qui défendail ~t ses sujcli; ele fair e :1ssi~ne1·nucun ln'ic rlevanl les lribunnux d'officia lil és (Al'Ch. des lfas scs-Pyr ónées, E 4, fol. 6 rº) . 1. Remonst1 ·ancc~ s1ts los g,:cuyes p1·opausat.z vei · los t1·es /Jstat;. de Beai·n et Mm·san au senho1· en l'an 1.J-13 (Arch. des B:1sses– Pyrénécs, E 319, fol. 2'11). 2. Cf. ci-clessu$, p. 95. 3. ]bid., pp. 96-97.