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J,E l'AYS 6ASQUE. Quaud uous entrames dans Ja piece, la fomme était assisc 1t cóté du corps, sur nn tabourct pcu élcvé. Ses lougs che\'cux 1wirs pcndaicnt épars sur ses 6paulcs; ses yeux, d'une espC:cc pur1icu· liCre au pays, étaient enfoncés et gl'is, et capa.bles d'exprimer depuis la hainc la plus.violente et la vcngcance la plus terrible jusqu'U. l'affcction la plus tendre, la plus anlentc. Son large mantcau blcu lui montait jusqu'au cou, mals pa...<; asscz pour eacher le contom de sa figure, fine et nmigre, surtout excessivcmeut mobile. Quaud elle se levait, commc pm· une inspiration subite, d'abord étcndant ses maius sw· le corps, puis les joignant convulsivemcnt au-dessus de sa tete, elle continuait son chant d'un ton has et mouotoue, coup0 parfois par 1les accent.s vifs et auimés; et preuaut t.oute cspCce d'attitudes pour donucr de la force U. ses parolcs et pour cxaltm· les vcrtus et les bonncs r¡ualités du défunt : « Leste et sllr éta.it son pied, disait-elle, sur la montagnc et dans la vallée. Sou omiJre frappait de terreur ses cnuemis; il pouvait rcganlcr le solcil en face ainsi qu'un aigle; le mouvcment circul:lire de sou arme dans l'air était rapitle et terrible commc l'éclair. Il y avait cu foulc et abondancc daus la. maison de son pero, et le voyagelu· ne la laissait jamais vide; mais les sicus étaient nomlireux sur !u. montagne et dans la valléc, et ils veugeraient sa mort.. > Alors, s'agenouillant, elle croisa.it ses maius et vomissait d'amCrcs malétlictions coutre celui (¡ui avait porté le coup fatal, malédictions <tui u'éclaireut que trop vive111cut la violencc ele la haiuc ele l'lrlande : « Puisse la lmniCn.J <fisparaitre de f.es yeux , de fo.~Oll Ll, llC plus VOil' Ce (\UC tn 3ÚHCS ! Puisse l'hcrbe croitre ll ta porte! Puisscs-tu Ctre réduit a. rien, commc la ueige pendant l'été! Puissc t.ou sang s'élever contrc toi, et le plus doux des Lreuvages se changcr pour t.oi cu une coupe des plus ameres! Puisses-tu mourir saus l'assis1auce d'uu prl:t:reou du clcrgé! >A cfmcune de ces malé<lict.ions les assist.ants répondaient amen d'unc voix grave, la ban caoint!te 1 s'anCtait pour l'écoutcr 1 puis 1·eprenait le cours ele ses anathCmes. " Nous ne suivrous pru; plus loiu M. et i\frs. llall, dout l'ouvragc 1 Sur leseosdcccUJol t•t ~e ca~i11, voycz lfalJ, vul. J, p. ffl, 'ttS, en note.

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