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POÉSIES POPULAI RES. 211 Dans ces vcrs, comme da.ns ccux que eitent Moliere et Tallemant U.es Réaux , il y a un 'mérite littéraire qui les recommande suffi– samment a l'attention d'un écrivain; mais ce mérite, que Montaignc s'attachc uniqucment a faire rcssortir, n'est pa.s le seul que présentc la poésie populaire; elle en-possCdc un autre peut-étre cncore plus grand. A la dilférence de la poésie qui uait de la littérature, elle s'inspire par la réalité. Ses productions out un intérCt historique et pour ainsi dire psycologique; elles révClcnt les aventures privécs d'un pcuple, les aliares de son caractere, les attitudes de son esprit : ce sont des mémoires , ou plnt.ót des confessions, dans lesqucllcs il s'épanchc sans réserve. C'est en cffet, comme on l'a fait remarqucr avant nous, sous l'inspiration des objets qui frappent ordinaircmeut ses yeux, des sentiments qui agitent son creW', que chaque peuple compose ces hymnes adoptées par t.ous, parce qu'elles répornlent aux passions de tous. Aussi, de méme que l'on trouve da.ns le timbre de voix tl'un homme, clans ses habitudes de langa.ge , dans les pensécs r¡ui lui sont familihes, une indication de sa naturc, on pourrait trouver dans les chants populaires une partie de l'histoire et du caractere des peuples 1• AprCs cela, il n'y a pas a doutcr que la poésie populairc HC tlevint une source fécondc et réparatrice pour la poésie 1l'art, si a notre époquc, que l'on dirait prédite par lsalc 2, elle pouvait et.re sauvée. On rapporte que le chantre Enuomos jouant un jour de la lyre aen public, !'une des sept cordes vint 11 se rompre, mais r¡u'une cigale se posant aussitót sur sa main, suppléa par son chant le son de la corde rompue. 11 semble que nous soyons cctte lyrc sans cordes et sans harmonie, et qu'il faille en ce malhcur 'tue la muse champetrc chante pour nous et uous préte charita– Llement ses accords. 'Oncomprendquenousncveuillonsp~snousa\·ancer p!usloin,ausujetdelachanson, sur le tenain des généra!ités; nousne rem·crronsm(m1f. p~s aux ouvrages, assez uombreux, Oú il est parlé de ce genre; uous nous bornerons ~ indiqucr la déílnition remarquable de M. Ch. de Rémusat, qui fait partie de son livrc inlilulé: Pa881 et prt:mll, cte. Paris, !ibrairie de Ladnnge, 18.t7, in-12, 1. 1, p. 2-11-245. 'ls.,cap. llI,v.'12. • Photius, Ribliolh.,Couon. nanat. V.

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