BCC001198-6-14000000000000000

SUPERSTITIO!liS. 163 lt'ncc; ils l'employaicnt eucorc dans une circonstauce C)Ue je Ycux rapportcr, comme cxcmple de !'une des plus ét.ranges superstitions pyrénéennes. A Lumbicr, pet.ite ville de la Navarre espagnolc, il était d'usage, en tcmps de séchcrcssc, d'aller eu procession a San Pedro de Usun, au chant des hymncs et des cantir¡ues. La, on célébrait la messe, puis 011 dcscendait de l'aut-e\ la statue du bienheureux, l'[UC l'on port.ait Slll' le ¡los ou U bras, toujours en chantant, au bord de la rivihe. Ou s'a– drcssait alors , U. p\usieurs J'Cpriscs , au saint pour avoir de la pluie, et connne il ne pouvait moin~ füirc que de garder uu silence diseret., la populat.iou, a laquelle le elergé s'associait dans ccttc étrange cérémonie , dern:mdait il grands cris que la sfatue füt plongée tlans J'cau, si saint Pierre ne s'cmprcssait pa.s d'intcrcéder auprCs de Dieu pom obtenir la gracc demandée. Quel4ues-uns des principaux habit.ants de Lumbier, élevant la Yoix en faveur de son pauvre patron, se portaient garants pour lui, et les paysans assurent que jamais leur confiance ne fut t.rompée, la pluie ne se faisant pas attendre plus de vingt-quatre hcm·es t. Je ne sais si une pareille pratique, autrcfois usitéc encare ailleurs r¡ue dans les Pyrénées espagnolcs 2, existe t.oujours 3 ; mais il est 'Tractat11sdes11perstitionibus,elc.,fot.t recto.-Ré~uméde l'kis!QiredelJéarn,cte,, ]l. 215. - Dans un autre endroit, fol. 6 verso, ~lartin de Arles rapporteque le~ babitants deb1iiano, localitédelaYallCed'Anmguren,traitaientrlememelecorpsdcsaintc1"élicie. ' • Ceste eoustume tle trainer les cruclfix et images en la rMcre pour :holr Ja pluye, dil Bodin, qui écrinit dans la secondemoilié du xv1e siec!e, sepratiquc encoresen Gascogne, et l'~y yeu fairc ~ Tholozc en plein jour, par les petits ení~ns, dcYant tout le peuple, qui ªPrellcntcela /aliremasse;etsclrom·nquelcnnqui jettatuntesleslmagcsdeda11slepuls duSalin,l'an1~7.Lorslapluyetombaenabcmdancc •.. qui cst uucdoctrinedequelques sorciers de ce p~ys 13, r¡ui onl cnseigné ceste impicté au pau,Te peuple, en chantant qucl– ques r,h:msons, • ele. (La ne111011omanie des aorcirrs, cte., étlit. de fü98, p. 292.) Voyez encorc Stat.gtn. des départ.pyré11., t. JI, p. 374. • Un témoin dignetlc foinousa rap¡iorléqu'\I l'erpignan,pcndantl'étédel'année1818, uuc prcmi~rc procession, pourolilenirtlc la ¡iluic, étaut restéesans effet, il en ful fait une seeonde, tlans laquclle une longue me de pénitcnts nnirs, arméschacun d'un cierge et Coifl'ésd'unbonnetpoiutu,s'ann(aitprécédécd'uncstatuccnboisdoré,prcsqucde grandcur naturclle,ctrepri:sent3ntsaint Agricolc.Arrivésauliortl c\c!aTet,petitcrivlCre qui coule aupres dL' Pcrpignan, les quatre pénitcntsqui portaient le saint sur une esp~ce depalanr¡nin, s'approcherentde !'cauet y Jancérent la statue, Alorss'éle\·a un chreurde revroches et d'injures de toutc sorte vociférC m1 catalan par !es pénitents, qui cour~icnt le long du bor~ poursuine la statuc jusqu'a unpoint désigné, oti ellefut repf:chée. Dans ceconccrtpcureYCrcucieux,lespénitcntsn'oublialentpasdemenacerlesaintd11feu,s'il 11eJcure1woyait del'eau. Unefolsla slatuerctiréedecesingulierbain, chacun repr!t son rOle [Jrimitif, rt la procession rrntra avt'crreueillemeut.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz