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148 LE l'AYS RASQUE. ménage. ll ne faut jamais entreprendrc un voyage ni commcncer un travail <¡uelconr¡ue le vendredi. Vicille fcmmc U dos voU.té, a mcnton barbu, aux ycux injcctés de sang, c'cst fü une sorciCre, a n'cn pas dout.er . 11 faut égalcmcut éviter les gens a LarLc rousse, suivant le proverbe: Dizar gorri, Dide horri. Pour trouver des traces de ces opinions supersfüicuses, ilont certaincs avaient déjli. cours parmi les ancicns 1, il u'erit nullcment néccssaire ll'allcr tlans les Pyrénécs '; mais le Basquc ne se contente pa.s de si peu, et sa foi, difficile a surprcndrc par des nouveautés, est iuvariablement acquise aux traditious qui Jui ' Par exemple, les anciens regardaient l'etcrnuemenl commc un augure. Nous en avons pour garants, clie:t les Grecs, llomére et Aristote; chcz les Lalins, Properce, Catu!le, l'étrone, etc. L'auteur du Satyricon 11ous montre Eumo!pc donnant l'on!rcde salucr Giton, qui \'iCnl d'éternuer trois íois: c'était, comme on voit, tout commecbez nous.- • Pour~ i¡uoi, dit PJinc l'ancicn, saluer ceux qui étcrnuent! • Le grand naturalistc répontl lui– méme, un peu plus loin : o l.'éternurmenttl'unconvivcqui ohligederapporterunptat,ou 111Cme une table, est rtgardé comme de mauvais augure,• etc. (Ilisl. 11at., liv. XXVIII, chap. V.) C'cst ¡¡cause de cctteopinion,qNi s"était, ll ccqu'il parait, conscn-ée,dansles Pyrénées nommément, pendaut le moye11 ~ge, que Roger, comte de Comminges, ne voulut 11lus füirehommageau comtedeMonlíort, aprils l'avoir eritendu éternuer unefois; • car, ditPierrcdeVaux-Scrnai,lesgcnsdecepays,quisont lesplus/ousdeshommes,observent les augures.• (Rte. dts llist. des Gaii.lts, etc., t. XIX, p.. n, A.) - Selon llobrizhoffcr, les sauvagcs du Urésil avaicnt la mCme craintc de l'éternucmcnt. ( Nouvel/u Annales da t1oyagt.s, rénicr1&27,p.273.) ' Par excmple, le hurlcmcnt tics chicos, ainsi que les cris pfainLiís du chat-huant, sont cnnsidérés llar le peuple roumain commeun présage de mort. (Ba//ades et ckantspopulaires de la Ro11manie, etc,, par M. A\exandri, p. H18.) Jc~n de Mcung appellc le chal-huant Prophetes de m~le aventure, llideusmessagicrdcdolor. LeRumande lallost, Mil. de Méon, t.11, p.1lt , v. 6000. Eníln, ílabelais ralt dire b l'un de ses personnages: • llegarilei ccstechcvcche; nous sGmmes, par Dicu! assassinez, • (Liv. V, ebap. Vil!.)- Ceue triste réputazion du chJt· buant, ~ peu prl!s généraledansnus prO\'inces,rcmontejusqu'tll'antiquité,oilcllerégnait, aumGins chcz lesLalius. Voyei lespassages d'anelcnsautcursrccueillisparCrusius,dans Slln traité intitulé De Nocte el noc/urnis officiis apud vetrres Comme11/atio, chap. XX, n° 2 (Delrnbune nomwlla memorabi/ia tradanlur) d nº 3 (Observatnm a¡md magnate1mu· rib1mdos, qulld bubo eorundcm insederil cubilibus), t. 11, col. 898, U-1'', du Nov111 The– sa11ns antil1uita/1m1 llomanarum de Sallcngrc. - 1':n ce qui toucbe les préjugés dont tes vieilles fcmmesetlesrousseaux élaicnt vlctimcsdans Jcnord aussi bien quedanslemidi de la Jlrance, nous en trouYons un témoignage rorn1cl dans un atJ3ge rapporté p~r Gahricl Dfcijrier. Voycz nos Etndes de philologie compart!t: s11r l'argol, r.lc ., au mol R01tsst, p. 3G8,3G9, et lclivre des proverbes (ranpJ.is, p~r le 1\0111 de Lincy. AParis, chez Paulin, 18.12, ln-12,t.l,p.U5.

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