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1~4 LE PAYS IJ..\.SQU E. Un soir, Ganis rappellc 1L sa jolic fiancéc que le manli suivant était le jour précé<leuuncnt choisi pour lem· uuiou, et lui déclare qu'i\ u'cntcml pus la dilfércl'. L'cntrcprisc était périlleuse, té111é– raire ; il pouvait. Ctrc enlcvé 1.t. la couchc uuptiale et livré h la just.icc. N'importe : une woitié de ses hommcs fcra le guct jour et. uuit, pcndant que les autrcs siégerout au fest.in <les noccs ; au bout ele vingt.-r¡uatrc hcures OH se relevera. Les choses se pa...;sC– rcnt alnsi' et pendant trois jours' durée ordiuairc d'uuc rete parcillc, Ganis fnt tout ii s·a femme et ú ses amis , aussi complé– tcmcnt. et avcc aulant de calme que s'il n'eiit point été mcnacé. Puis, cougédlaut son rnomlc 1 il rcgagna sa retraitc. Cepeudant les uégociat.ions rnarchaieut acl.ivcment ; tout le commcrce de llayonnc s'cn1ployait pour le chef aimé et estimó de l:~ cont.rcbandc. Enfin, il fut convcnu avcc le jury de Pau c¡uc Ganis irait, un jour dúsignú, se coustitucr prisonnicr et demander son jugcmcnt immédiat.. La partie adverse, les t.émoins , tous étaieut présents, lorsque l'accmiú vint seul et fier demander qu'on lui ouvrit les portes de la prison. Le plaigmmt S:ünt-lllancard était assisté du préposé Lagarde, qui déposa coutre le contrellandier. Ganis indigné, mais calme, se Jevc; sa taille élancée, élégantc et vigoureusc, sa belle et male figure, le port si 110Lle et si fier de sa tete, sa voix harmonicuse et forte qu'accompagne un 1·egard écrasant., tout cu lui impres– sionne vivcmcut l'auditoil'c. Apostrophaut le témoiu , il rétablit les faits 1lans lcur intégrif.é 1 et lui reproche de les avoir altérés et trouqués; il se rnssied ensuitc aprCs cettc tiraUc, qui, fidClement t.raduite par l'iuterprCte 1 fut couvertcd'applaudissemcnts. lntcr1·ogé de nouvcau, le préposé Lagarde confirma le récit de Gauis; l'a\•ocat fit rcsso1i ir dans tout son éclat Ja m:ignauimité de son dicnt, et celui-ci íut acquitté d'enthousiasme et U l'u11a11imité. Voifü le vrai type du contrcbandier noLlc, tel f(Ue pcut le <lésircr un romancier. Grand, roLuste, humain , d'une proliité exquise, la parolc lle Ganis vaut contrat dans le pays; comme son courage, les mille rcssources de son esprit sont. sans limites. 11 eüt fa.it un beau et brave chef de parti. Pris c¡ucl'{uefois 1 il paie largement son amende, et repreJHl cnsuite ~e plus belle avec