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LF.S CONTRl::BANDIERS. 119 bande, scraient obligés pour vivrc de quitter leur dcmeure, de chercher gil.e ailleurs 1 ou de se faire mendiants et. voleurs en restant dans leur pays. Arretés par les préposés de la douane, ils font cinq' six mois ou plus de prison; puis, a peine libérés' ils rccommeneent leur meme genre de vio; ils ne sauraient subsislcr autrement. C'est ce que disait , il u'y a pas longtemps-, un mairc cité devant l'un de ses supérieurs : • Je suis mairc, et cependant contrcbandier; tous mes administrés follt aussi la conf.rebande. Comment nousen empCcher? Nos terres, quelque abondantes que soient nos moissons, ne produiscnt pas de quoi nous alimcnter six mois irons-nous augmenter le nombre des mendiants de la plaine? et ne vaut·il pas mieux nous indust-rier un pen et utillscr notre voisinage a\'CC l'Espagne, unique bien qui soit a notre portée? • La contrebandeengrand est une véritable profession 11ui occupc part.out l.teaucoup de bras. Des hommes tres-probes et vraimcut honnetcs en font part.ie ; leurs chefs sont connus, et 1'011 est sür de rencontrer parmi eux une fidélité, une d..roiturc, un dévouemcnt tout. chcvalcresque : ce qui se comprend de reste, lelll' profession reposant surtout sm la confiance <¡u'inspire leur caractere, et sans laquellc les négociants n'oseraient pas recourir a leur coneours. Quant a. ceux dont la. réputation de probité n'est pas suffisamment établie, on exige d'eux un cautionnement. Qu'on les appelle, les uns ou les autTes, {raudeurs, ils s'indigneront :• Nous ne faisons pas uu métier de fraude, dirontwils. A quatre pas de nous sont des marchautliscs a has prix, la douane nous défend d'y toucher. Pour favoriser le eommerce de quelqucs riches maisons,de quelques grandes villes industriclles, 011 nous veut dans la misere. Le gouvcrnement nous meuace d'amcnde, nous la payons , trop souvent., héla.'i! mais sans regimber, et l'État 1 en somme 1 n'y perd rien. Ceux qui y perdent un peu sont quelques commerc;unt.s, qui, sans nous, gagneraient.davant-age; mais quelle injustieey a-t-il 3. .partager quelr1ues bénéfices? Ne sommes-nous pus hommcs et Fraw;ais eomme eux? Ils ont des fabriques, des produits; nous 1 nous avons la frontiCre : chaeun tire parti de ce qu'il a. » Quelquefois , il est vrai, la front.i0re est inclémente , et les

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