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103 énormes sont exposés plusicurs fois chaque année aux chances de ces parties.Entre jotlteurs fran~ais de di!férents dialectes, quelques ccntaiues de francs forment l'enjcu nominal, qui se grossit bicntót du montant des paris multipliés de la foule des spectatcurs. Ceux-ci ne pcuvcnt guCJ'c parier avec honneur <¡ue pour les joueurs de leurs dialectes; le spéculatcur qui agit autrement est honni par Ja clameur publique.Avaut chaquc partie, on forme dans les diverses localités ce que l'on appellc des bourses, es pece de souscription dont un habitant considérable est le gérant; il risque les fonds de la cornmunauté cnve1·s et contre tous les tenants opposés, selon les chances diverses qui se manifestent pernlant la durée du jeu. A points égaux, a espérances égales, les enjeux vont de pair 3. pair, autremcnt ils sui,·cnt la proportion des probabilités, cent francs contre cinquante et mCmc quarante. On ne condamnc pas généralcment les joueurs, qui, confiants en eux-memes, laissent prendrc l'avantage a leurs adversaires pour stimulcr les spcctatcurs et les porter a risqucr leur argent. C'est qu'cn cffet l'atlrcsse des joueurs étant. déjli. a peu pres connue par le public, il y a de lew– part, en agissant ainsi, moins de fraude <]UC d'audace i ils risquent le tout pour le tout, et parfois sont vict.imes de leur propre témérité. Quelquefois aussi l'on a accusé, a tort ou a raison, ccrtains joueurs qui , au jour d'nnc éprcuve solcnnellc, se montraient inférieurs a eux-mémes. Ainsi, dit-on, deux joueurs fran¡;ais avaient étalé sur la place d'une localité d'Espa.gne, l'un sa force et son R<h·esse, l'autre un sac de louis. Quclques mots suspects dit.s par un paricur espagnol au prrmicr avaient ralenti son ardeur, du llloins ses pasos dcvenaieut a cha.que instant plus ra.rcs' il la grande smprise et au grand chagrin du fiuancicr, son sccond. Tout a coup cclui-ci Je prcnd au collet, l'attire U. l'écart, et lui montrant Une valisc abanc.lonuéc dans un coin : • Tu vois ccttc valise, lui dit-il; elle contcnait la meilleure partie de mon avoir; j'avais confiance cu toi , et j'ai exposé tout cet argent, penses-y bien. 'l'iens-t.u a rcvoir tes foyers? Eh bien! regarde fa au fond, tu y verras un pistolet : si ta négligence ou ta trahison me ruinent aujourd'hui , v.oifa r¡ui m'en vengera. Et maintenant, a ton jeu! aie courage et confiance. , Cett:e exhort.ation paternelle eut plein
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